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Cinéf'îles
23 février 2016

LUNDI 7 MARS à 20heures 45 IXCANUL

IXCANUL Le Volcan de Jayro Bustamante

Ixcanul, le « volcan » en langue maya, signifie aussi bouillonnement, comme celui de la lave en fusion, et de la révolte des femmes .

A l'occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes  Cinéf'îles a choisi de vous présenter ce film de fiction  guatemaltèque.

Officialisée par les Nations Unies en 1977, la Journée Internationale des Droits des Femmes trouve son origine dans les luttes des ouvrières et suffragettes du début du XXe siècle, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote. C’est une journée de manifestations à travers le monde : l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes.

Synopsis: Maria, jeune maya de 17 ans , vit avec ses parents dans une plantation de café sur les flancs d'un volcan au Guatemala. Elle voudrait échapper au destin qui l'attend, un mariage arrangé...

Le film mêle de somptueux paysages, des scènes parfois cocasses, les descriptions d'une vie rude, des marchandages, des rites magiques  et de la tendresse.

IXCANUL - BANDE ANNONCE OFFICIELLE VOSTF

Au Guatemala, l'espagnol , langue officielle, coexiste avec 23 langues mayas. La famille de Maria parle le cakchiquel mais pas l'espagnol.

Dans son premier long métrage , multi primé, Jayro Bustamante porte à l'écran des personnages féminins forts, le personnage de Maria adolescente rebelle qui refuse un mariage arrangé , mais aussi celui de sa mère, personnage ambivalent entre tradition et amour.

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Jayro Bustamante commente son film, ses liens avec la région de tournage, les conditions du tournage,son travail avec les comédiens, le symbole du volcan, l'impact du film au Guatemala et encore beaucoup d'autres choses.

INTERVIEW DE JAYRO BUSTAMANTE -RÉALISATEUR d'IXCANUL

Extrait d'un entretien de Léa Baron ( pour TV5 monde) avec le réalisateur

Pourquoi teniez-vous à parler des femmes pour votre premier long métrage?

C’est absurde d’avoir une force féminine gaspillée dans le pays ! La femme doit mettre en place tellement de stratégies pour atteindre son but que toute cette force qu’elle perd, une société pourrait l'utiliser pour autre chose. Si on mêlait les femmes à toutes les décisions d’un pays on serait deux fois plus forts.

Je me suis toujours demandé pourquoi il fallait tenir les femmes…un peu enchaînées. L’histoire de Maria est très marquante dans un pays où il y a tellement de problèmes non résolus. Si vous ajoutez à cela qu’au Guatemala, il y a une majorité d’Indiens qui vivent sous une oppression terrible… Si vous êtes femme, pauvre et célibataire, ça devient un poids insoutenable. C’était ce sujet-là dans l’histoire de la vraie Maria que j’ai rencontrée qui m’a inspiré.

Vous y abordez la question du mariage forcé.

Le film n’est pas ethnographique. Je ne raconte pas l’histoire des Mayas mais je parle d’une femme, d’une famille, d’une société qui sont confrontés à ce type de problèmes. Le mariage forcé, ça n’arrive évidemment pas à tout le monde. Mais dans les situations si précaires dans lesquelles vivent mes personnages, il représente tout simplement une arme de plus pour s’en sortir. C’est un échange pour monter d’échelon.

Quel a été l'accueil de votre film au Guatemala?

Les femmes ont adoré être dépeintes comme des femmes avec des désirs et une sexualité. Parce qu’elles en ont marre d’être cataloguées comme fille, mère, vendeuse sur les marchés ou bonne parce que c’est vraiment le rôle qu’elles jouent dans cette société métis

Dans le cas d’Ixcanul, on a une place privilégiée parce que c’est le premier film qui a été en compétition dans un festival international aussi important que Berlin. Et c’est le premier film qui a remporté un prix si prestigieux (Ours d’argent, ndlr). On en a remporté 25 autres dans différents festivals internationaux. La presse internationale nous a énormément soutenus. C’était très important pour le pays.

Aujourd’hui, le film est considéré comme une fierté nationale. Je ne crois pas qu’un seul film puisse faire une différence. Mais je pense qu’Ixcanul a ouvert une porte qui je l’espère, et vraiment sans prétention, puisse être une porte par laquelle vont passer tous les autres films.

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