LUNDI 21 MARS à 20heures 45 NI LE CIEL NI LA TERRE
NI LE CIEL NI LA TERRE est le premier long métrage de Clément Cogitore
Il a été unanimement salué par les critiques .
"C’est comme si l’on partait d’un film de guerre pour aller vers le genre policier, avec une bascule dans le fantastique." Clément Cogitore
Synopsis: Afghanistan 2014. A l’approche du retrait des troupes, le capitaine Antarès Bonassieu et sa section sont affectés à une mission de contrôle et de surveillance dans une vallée reculée du Wakhan, frontalière du Pakistan. Malgré la détermination d’Antarès et de ses hommes, le contrôle de ce secteur supposé calme va progressivement leur échapper. Une nuit, des soldats se mettent à disparaître mystérieusement dans la vallée.
Antarès BONASSIEU Jérémie RENIER
William DENNIS Kévin AZAÏS
Jérémie LERNOWSKI Swann ARLAUD
Jean-Baptiste FRERING Marc ROBERT
Patrick MERCIER Finnegan OLDFIELD
Etienne BAXER Clément BRESSON
Khalil KHAN Sâm MIRHOSSEINI
Ni le ciel ni la terre - Bande annonce
Entretien avec le réalisateur
Ni le ciel ni la terre est au croisement de plusieurs genres. Comment est né le désir premier de ce film ?
L’idée première m’est venue un jour dans une gare, devant une affiche de personnes disparues. Je me suis dit que ces personnes n’avaient pas disparu, qu’elles avaient été assassinées ou qu’elles avaient refait leurs vies très loin, mais que dans ce bas monde personne ne disparaissait jamais vraiment. Ces personnes manquaient simplement à la communauté humaine. Je me suis demandé ce qu’il se passerait si ces personnes avaient vraiment, purement et simplement, disparu de la surface de la terre. Et j’ai eu envie de faire une sorte de polar métaphysique pour parler de la disparition, traiter du deuil par l’irrationnel.
Pourquoi le contexte de la guerre ?
Parce que la guerre, c’est des hommes directement confrontés à la mort. Et je voulais raconter l’art de la guerre aujourd’hui, qui utilise les nouvelles technologies pour être dans un contrôle absolu des corps et du paysage qui passe souvent par l’image. Comment le principe de la disparition, de ce manque, peut-il survenir dans un tel dispositif ? Quels enjeux cela soulève-t-il ? La manière dont nous faisons la guerre raconte aussi qui nous sommes.
D’autant plus qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle guerre… Oui, en parlant de la guerre d’Afghanistan je voulais qu’il y ait confrontation de croyances. Ni le ciel ni la terre est un film sur la croyance. Au sens très large. Ça commence avec la croyance de ce qui est vu ou n’est pas vu. Ce qu’on croit s’être passé, est-il vraiment ce qui s’est passé ? Puis avec la croyance de l’identité : est-ce qu’on est bien face au bon ennemi, au bon intermédiaire qui va négocier ? Petit à petit, les soldats voient qu’on peut détourner ces sommets de la technologie que sont leurs dispositifs de surveillance, que toujours quelque chose leur échappe
Pourquoi Jérémie Renier pour incarner Antarès ?
Parce que c’est un très bon comédien, capable de se réinventer à chaque rôle. Il n’a pas vraiment d’image figée, il joue à la fois dans des films grand public et des films d’auteurs radicaux. J’avais envie d’un jeu très physique et Jérémie a fait beaucoup de musculation, s’est durci les traits. J’adore le cinéma d’Herzog et l’un de mes modèles était Kinski. Antarès est un jeune croisé du rationalisme, perdu au bout du monde qui essaye de faire son boulot, de mener à bien sa mission dans cette vallée bizarre. Il est assez colonialiste et parfois méprisant envers les populations locales, mais il respecte les règles. Dans cette vallée au fonctionnement perturbé il va franchir certaines lignes rouges, devenir brutal et manipulateur pour tenter de parvenir à ses fins.