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Cinéf'îles
28 juin 2016

LUNDI 4 JUILLET à 21 heures THE ASSASSIN

19 HEURES : BUFFET OFFERT par Cinéf'îles à ses adhérents au Gripp sous barnum

Inscriptions au 06 48 98 30 69 au plus tard le 1er juillet.

21 HEURES : LE FILM  Huit ans après son dernier film, le taïwanais Hou Hsiao Hsien ( Les fleurs de Shanghaï, Le maître de marionnettes, Millenium Mambo)  revient avec THE ASSASSIN, un « wu xia pian », film de cape et d'épée chinois,  couronné du Grand prix de la mise en scène au  festival de Cannes 2015.

Tourné en Mongolie-Intérieure et dans la région du Hubei, en Chine continentale, The Assassin révèle des paysages – bien réels – que Hou Hsiao-hsien lui-même ne s’attendait plus à trouver. Forêts de bouleaux recouvertes d’un épais tapis végétal, lacs miroirs aux brumes légères, à-pics vertigineux ouvrant sur d’impressionnants panoramas d’ondulations herbeuses et sauvages…

À ces fastes de la nature répondent ceux du palais : bois sombres et tentures rouge et or, reflets vacillants des lampes à huile sur la soie des costumes à larges pans et le noir des longues chevelures.

Cela donne un film flamboyant où couleurs, rythmes, musiques et mouvements provoquent une sorte de choc esthétique.

 

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Synopsis: En Chine au IXème siècle:  Alors que la province de Weibo tente de se soustraire à l’autorité impériale, Nie Yinniang revient dans sa famille après de longues années d’exil.
Son éducation a été confiée à une nonne qui l’a initiée, dans le plus grand secret, aux arts martiaux.
Devenue justicière, elle a pour mission de tuer Tian Ji’an, son cousin, ancien amour, et nouveau gouverneur de Weibo.
Nie Yinniang va devoir choisir : sacrifier l’homme qu’elle aime ou rompre pour toujours avec « l’ordre des Assassins ».

THE ASSASSIN de Hou Hsiao-Hsien - Bande-annonce HD - Ad Vitam

Extraits d'un entretien de Gérard Lefort avec Hou Hsiao Hsien

Vous avez situé l’action de THE ASSASSIN en Chine au neuvième siècle de notre ère, sous le règne de la dynastie des empereurs Tang (618-907).  Avez-vous  été  inspiré  par  l’art  romanesque  qui  fleurit  à  cette  même  époque,  ce  qu’on  a  appelé  les  « chuanqi »,des récits souvent brefs sous forme de nouvelles ?


Dès  le  lycée  et  plus  tard  à  l’université,  j’ai  dévoré  toute  cette  littérature  des chuanqi ,  qui  m’a  profondément  marqué  et  que  j’ai toujours  rêvé  de  porter  à  l’écran.  
THE  ASSASSIN  est  directement  inspiré  d’une  de  ces  nouvelles,  intitulée Nie Yinniang.  Disons que j’avais là le fond de l’intrigue, la trame. Cette littérature, qu’on pourrait qualifier de réaliste, est truffée de détails sur la vie quotidienne. Mais ça ne me suffisait pas. Je me suis donc énormément documenté en lisant les chroniques de cette époque ou des annales historiques, pour savoir comment les gens s’alimentaient, s’habillaient, etc. J’étais friand du moindre détail. Par exemple, prendre son bain est un rite qui n’obéissait pas aux mêmes règles que vous soyez un riche marchand, un haut dignitaire ou un paysan.
J’ai fait aussi beaucoup de recherches sur le contexte politique de mon récit. C’est une période chaotique où la toute-puissance de  l’empire Tang est menacée par des gouverneurs de province qui contestent l’autorité de l’Empereur, jusqu’à réclamer par les armes leur indépendance. Le paradoxe, c’est que ces régions à la fois militaires et administratives avaient été créées par les empereurs Tang eux-mêmes pour protéger leur empire des menaces extérieures. Après une série de révoltes provinciales dans les dernières décennies du neuvième siècle, la dynastie Tang s’éteint en 907 et son empire disparait. L’idéal aurait été que je puisse converser par Skype avec toute cette époque Tang, mon film serait beaucoup plus fidèle, mais hélas ça n’a pas été possible.

THE ASSASSIN est un film d’action, ponctué de scènes de combats. C’est un genre cinématographique que vous abordez pour la première fois...


C’est le résultat d’une longue maturation. Quand j’étais gamin, à Taiwan, dans les années 50, il y avait dans mon école une petite bibliothèque pleine de récits qu’on pourrait qualifier de cape et d’épée chinois. J’adorais ça et je les ai tous lus. Mais je dévorais également des épopées et des récits fantastiques de la littérature étrangère. Je me souviens notamment des romans de Jules Verne. Bien sûr il y eut aussi les films d’arts martiaux, ce que vous appelez en Occident les films de Kung fu ou de sabre, tournés à Hong Kong et que tout jeune j’ai découvert avec délice. J’avais envie de m’y essayer un jour à mon tour. Mais d’un point de vue réaliste qui tient à mon tempérament. Les guerriers qui volent dans les airs, qui font des pirouettes au plafond, ce n’est pas tout à fait mon style, je ne suis pas fait pour ça et j’en serais incapable. Mon style, c’est de rester sur terre. Les scènes de voltige dans THE ASSASSIN sont comme des citations de ces films de genre mais certainement pas le fond de l’intrigue. Et puis je pense aux acteurs. Même avec des protections et des précautions de toutes sortes, même avec des sabres en bois, ces scènes sont très violentes. Shu Qi, mon actrice principale, était couverte de bleus au sortir du tournage de ces scènes d’action. En fait, ce qui m’a le plus influencé, ce sont les films japonais de samouraï, ceux de Kurosawa et d’autres, où ce qui importe le plus ce ne sont pas les actions violentes, d’ailleurs souvent expéditives et finalement anecdotiques, mais la philosophie de vie qui accompagne cet étrange métier de samouraï.

 Un entretien avec Hou Hsiao-Hsien pour Arte ( cliquer sur le lien ci-dessous)

Hou Hsiao-Hsien, ciné made in Taiwan | Tracks ARTE

Sans lui, le cinéma à Taiwan ne serait pas le même. Tracks a rencontré Hou Hsiao-Hsien pour parler de son oeuvre la plus aboutie, "The Assassin"... Qu'il a mis un peu de temps à boucler ! Son nom ne vous dit rien, et pourtant, Hou Hsiao-Hsien est un peu le Jean-Luc Godard taïwanais !

http://tracks.arte.tv

A propos de la musique du film.

Le compositeur chinois Lim Giong retrouve son compatriote Hou Hsiao Hsien une 5e fois après "Le maître de marionnettes" (1993), "Good Men, Good Women" (1995), "Goodbye South, Goodbye" (1996) et "Millennium Mambo" (2001).

Dans THE ASSASSIN on entend des tambours en arrière plan marquant une ambiance sonore (différente pour chaque "tableau" du film), ainsi que des morceaux electro pour les batailles de sabre et même dans une scène finale du film "Rohan" de Pierrick Tanguy (Pièce écrite pour 17 musiciens bretons et 20 percussionnistes sénégalais enregistrés à Dakar en mars 2000) . La  partition joue un double rôle, elle instaure un climat et participe à l'action.

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