DIMANCHE 4 JUIN le dernier film d'Aki Kaurismaki L'AUTRE CÔTE DE L'ESPOIR à 20 heures 45 au cinéma des Familles
De l’autre côté de l’espoir a reçu l'Ours d'Argent au Festival de Berlin
Synopsis.
Helsinki. Deux destins qui se croisent. Wikhström, la cinquantaine, décide de changer de vie en quittant sa femme alcoolique et son travail de représentant de commerce pour ouvrir un restaurant. Khaled est quant à lui un jeune réfugié syrien, échoué dans la capitale par accident. Il voit sa demande d’asile rejetée mais décide de rester malgré tout. Un soir, Wikhström le trouve dans la cour de son restaurant. Touché par le jeune homme, il décide de le prendre sous son aile...
Loin du mélodrame attendu pour un tel sujet, De l’autre côté de l’espoir propose une vision drôle et délicate d’une rencontre entre deux mondes.
De l'autre côté de l'espoir et le monde réel
Le film prend ses racines dans notre actualité, il nous fait partager l'odyssée d'un migrant syrien à travers son récit devant les autorités finlandaises mais aussi les difficultés du finlandais Wikhström pour se reconvertir et s'adapter à une économie mondialisée, sans oublier la menace de l'extrême droite .
De l'autre côté de l'espoir et la comédie
On retrouve l'humour pince sans rire de Kaurismaki. On sourit devant le petit groupe que forment le restaurateur, le portier, la serveuse et le cuistot devant leur incompétence et leurs étranges mines sombres. Kaurismäki tire de très belles scènes de comédie qui jouent de la ringardise de la Finlande. Mais à la farce s'ajoute une grande bienveillance à l’égard des Finlandais et de leurs limites. On pense beaucoup à Chaplin avec ce mélange de tragique et de comique au service des opprimés.
De l'autre côté de l'espoir et la musique
La musique occupe une place de choix dans le film. Au Wall Street café ( signe des temps!!) , les rockers ont vieilli mais savent toujours chanter le blues et on garde en mémoire l’incomparable beauté des notes du saz, instrument de l’acteur et musicien Sherwan Haji arrivé en 2010 en Finlande.
Notes du réalisateur
"Avec ce film, je tente de mon mieux de briser le point de vue européen sur les réfugiés considérés tantôt comme des victimes objets de notre apitoiement, tantôt comme des réfugiés économiques qui avec
insolence veulent prendre notre travail, nos femmes, nos logements et nos voitures.
La création et le développement de nos préjugés en stéréotypes ont une sombre résonance dans l’histoire de l’Europe. L’AUTRE CÔTÉ DE L’ESPOIR est, je l’avoue volontiers, un film qui tend dans une certaine
mesure et sans scrupules à influer sur l’opinion du spectateur et essaie de manipuler ses sentiments pour y parvenir.
Cette tentative évoquée ci-dessus va naturellement échouer, mais il en reste, j’espère, un film intègre, un peu triste, porté par l’humour et un peu réaliste sur les destins de quelques hommes dans ce monde aujourd’hui."
Aki Kaurismaki
L’AUTRE CÔTÉ DE L’ESPOIR lui offre son premier rôle principal dans un long-métrage. Dans la bande du son du film, on entend Haji jouer de son instrument, le saz.
À la lecture du scénario, je me suis rendu compte qu’Aki ne tirait pas ce texte vers le côté technique, mais davantage vers l’émotion, le ressenti. C’était presque un poème. Certaines personnes ont un tel niveau de sensibilité face à la vie…
Je peux confirmer que la tristesse d’Aki Kaurismäki en tant qu’homme, sa vulnérabilité sont liées à l’absurdité du monde. Il y a un peu du Don Quichotte en lui. Il veut sauver ce que beaucoup de gens ont presque oublié : leur humanité.
Ce rôle n’est pas identique à mon histoire personnelle, mais je suis syrien, et je suis venu en Finlande, pays dont je ne connaissais rien – pour suivre celle que j’aime. J’ai pu nourrir ce personnage qui, en retour, m’a changé. Je l’ai senti. Des proches me l’ont dit. Je suis devenu beaucoup plus chaleureux, après sept ans dans ce pays à la météo glaciale. »