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Cinéf'îles
8 janvier 2018

Dimanche 14 janvier à 17 heures au cinéma des Familles MA'ROSA

 

Un film de Brillante Mendoza, le réalisateur de Lola,  avec Jaclyn Jose, prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes.

Ma'rosa, une fiction filmée avec les armes du documentaire se passe en une nuit et tient le spectateur en haleine jusqu'au bout. Manille n'est plus un décor mais un personnage à part entière . C'est un film sur la solidarité autour d'une mère courage, Ma'Rosa.

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

 

Synopsis
Ma’ Rosa a quatre enfants. Elle tient une petite épicerie dans un quartier pauvre de Manille où tout le monde la connaît et l’apprécie. Pour joindre les deux bouts, elle et son mari Nestor y revendent illégalement des narcotiques. Un jour ils sont arrêtés. Face à des policiers corrompus, les enfants de Rosa feront tout pour racheter la liberté de leurs parents.

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Brillante Mendoza commente son film ( extraits du dossier de presse) 

Comment est née l’idée de Ma’ Rosa ?

"On peut  dire que Ma’ Rosa est tiré d’une histoire vraie. C’est ma méthode de travail depuis quelques années : chercher des expériences réelles, trouver un « référent », une personne qui servira en quelque sorte de tremplin au scénario que je développerai avec un scénariste."

Où se situe l’action de Ma’ Rosa ?

"Le film se déroule dans un quartier précis de Manille, dans le coeur actif de la ville. Je ne vais pas le citer, pour ne pas le stigmatiser, l’histoire pourrait arriver n’importe où dans la métropole. C’est une famille pauvre, comme 80% des Philippins aujourd’hui. Elle aspire à rejoindre le bas de la classe moyenne. La boutique de Ma’ Rosa et de son mari est une minuscule échoppe. Ils gagnent peut-être l’équivalent de dix dollars par jour. Comment voulez-vous survivre avec si peu ? Pour moi, raconter une histoire qui touche 80% de la population philippine, c’est raconter le pays tout entier. Les 20% qui forment les classes aisées ne représentent pas la nation."

Est-ce pour vous une nécessité de raconter votre pays ?
"Un artiste est un instrument, le reflet de ce qui se passe autour de lui. Que l’on soit peintre, musicien, écrivain, on trouve son inspiration dans son environnement proche. Il ne s’agissait pas de signer un plaidoyer, mais faire ce film pour moi était une nécessité. Cette histoire devait être dite. Non pas à la façon d’un reportage, c’est la fonction des journalistes ; mais pour éduquer, éclairer, ne pas chercher à faire plaisir : le cinéma dominant est truffé d’histoires flatteuses et fausses qui ne reflètent pas le monde autour de nous. Mon film ne transforme pas, de façon pornographique, la pauvreté en spectacle. Il dit l’histoire de gens ordinaires."

L’action se déroule sur quelques heures, pourquoi ce choix ?
"Parce qu’il est conforme à la vérité de la situation. La question du temps est très importante. Aux Philippines, si vous arrêtez un trafiquant de drogue en semaine, il va directement en prison. Si vous l’arrêtez un vendredi soir, comme les tribunaux sont fermés le week-end, il reste en garde à vue jusqu’au lundi, au commissariat. La police a donc tout intérêt à faire des rafles en fin de
semaine : cela lui laisse 48 heures pour négocier et éventuellement remettre les trafiquants en liberté contre de l’argent. C’est exactement ce que raconte le film.

Bien sûr, c’est la pauvreté qui déclenche la corruption : il faut se débrouiller, même au mépris de la loi et de la morale, pour survivre. Mais ce genre de corruption n’est pas propre aux Philippines, vous en trouverez partout dans le monde, à des échelles différentes. Ici, la corruption est voyante, mais il y a aussi de la corruption dans les pays plus développés, à un plus haut niveau, que l’on ne connaît pas."

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Comment avez-vous trouvé votre style, cette apparence d’ultra-réalisme, qui s’affirme de film en film ?
Comme vous le savez, je suis devenu réalisateur assez tard, vers 45 ans, après avoir travaillé notamment dans la publicité. Je n’ai pas fait d’école de cinéma. Mon désir est d’être le plus réaliste possible, que la frontière entre documentaire et fiction se brouille. Bien sûr, Ma’ Rosa est une fiction : il y a des acteurs, des décors, un scénario structuré, mais la forme est celle d’un documentaire. Plus on sera près de la réalité, plus il y aura de vérité dans le film, mieux cela reflètera la vraie vie. La crédibilité des répliques, des
costumes, des situations, doit être maximale. Bien sûr, c’est une approche qui peut choquer, il y a des spectateurs qui ne veulent pas voir la réalité, parce que le cinéma ne la montre pas si souvent. Mais le public de mes films est aventureux, il veut recevoir des nouvelles du monde.

 

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