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Cinéf'îles
25 juin 2018

Dimanche 1er juillet TROIS VISAGES de Jafar Panahi

Après Taxi Téhéran voici Trois visages , prix du scénario au Festival de Cannes en 2018

La bande annonce de Trois visages

 



Synopsis

Une célèbre actrice iranienne reçoit la troublante vidéo d’une jeune fille implorant son aide pour échapper à sa famille conservatrice... Elle demande alors à son ami, le réalisateur Jafar Panahi, de l’aider à comprendre s’il s’agit d’une manipulation. Ensemble, ils prennent la route en direction du village de la jeune fille, dans les montagnes reculées du Nord-Ouest où les traditions ancestrales continuent de dicter la vie locale.

Jafar Panahi, cinéaste résistant

Réalisateur régulièrement récompensé, Caméra d'or à Cannes en 1995, Léopard d'or à Locarno, Ours d'or à Berlin en 2015 Jafar Panahi , est un proscrit dans son pays.  En 2010 il est arrêté, il passe 86 jours à la prison d’Evin avant d’être libéré sous caution. La même année il est  condamné  à  ne  plus  réaliser  de  films,  on lui interdit d'écrire  des  scénarios,  de donner des entretiens  à  la  presse  et  de sortir  de  son  pays  pour  une  durée  indéterminée,  sous  peine  de  20  ans d’emprisonnement par interdit bravé, soit une peine potentielle totale de 80 ans. Sa condamnation est confirmée en appel à l’automne 2011.

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Les trois femmes du film, trois visages, trois générations.

Behnaz Jafari est une comédienne célèbre en Iran. Elle a joué dans de nombreux  films, ainsi  que  dans  des  séries télévisées très populaires. D’ailleurs, l’épisode qu’on voit dans le film passait vraiment à la télévision quand la scène a été tournée.

La  jeune  fille,  est  jouée  par  quelqu’un  que  le réalisateur a rencontré par hasard dans la rue, aussitôt convaincu que la jeune Marziyeh Rezaei était faite pour ce rôle,

 Shahrzad,  vedette  du  cinéma  populaire  de l’époque prérévolutionnaire, est une actrice très talentueuse .  Elle est  aussi  poète et auteure  d’une œuvre  importante.  Comme  toutes  les  stars  de  cette  période,  Shahrzad  est  interdite  de  tournage depuis la révolution. En Iran, tout le monde la connaît, y compris dans les jeunes générations. Une fois le film tourné, Panahi est allé à Ispahan où vit en réalité Shahrzad, et lui a demandé l’autorisation d’utiliser son nom. Non seulement elle a accepté, mais en plus elle a enregistré son poème.

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Photos de Shahrzad avant la révolution.

Le tournage de Trois visages

Le tournage a eu lieu dans trois villages, respectivement le village natal de la mère de Panahi, celui de son père et celui de ses grands-parents.  En utilisant une caméra très sensible, envoyée par sa fille qui habite en France, le réalisateur  a pu travailler y compris de nuit en extérieur sans avoir besoin d’un matériel lourd.

Ces villages se trouvent au nord-ouest du pays, dans la partie azérie de l’Iran, où les gens à la campagne sont particulièrement attachés aux traditions, avec des aspects encore très archaïques. Les comportements des habitants et habitantes dans le film sont conformes à ce qui se passe dans cette région.

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Un générique courageux

Contrairement  à  ce  qui  s’était  produit  pour Taxi  Téhéran,  où  le  nom  des  collaborateurs  ne figuraient pas au générique, cette fois tous s’y trouvent, preuve d’un changement d’état d’esprit en Iran :  lors  du  précédent  film,  certains  techniciens  avaient  peur  des  conséquences  si leur  nom apparaissait,  cette  fois,  tout  le  monde  a  insisté  pour  être  présent  au  générique.

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Jafar Panahi s'attache à suivre les destins  de personnages hautement vulnérables (femmes, enfants, déclassés) pour révéler les manques et les folles absurdités des conditions de vie en Iran. Mais Panahi cherche aussi à se situer au-dessus de ces considérations, à une hauteur universelle.

« L’art donne de l’espoir. Le cinéma iranien, tout comme d’autres formes artistiques, s’est fait connaître internationalement, et cela a contribué à vivifier notre fierté national et notre espoir. » Jafar Panahi

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