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Cinéf'îles
10 octobre 2018

Vendredi 12 octobre à 20 heures 45 PREMIERE ANNEE

PREMIERE ANNEE

1h.32.Un film de Thomas Lilti réalisateur de Hippocrate et de Médecin de campagne, sur les écrans depuis septembre 2018.

Synopsis

Antoine entame sa première année de médecine pour la troisième fois. Benjamin arrive directement du lycée, mais il réalise rapidement que cette année ne sera pas une promenade de santé. Dans un environnement compétitif violent, avec des journées de cours ardues et des nuits dédiées aux révisions plutôt qu'à la fête, les deux étudiants devront s’acharner et trouver un juste équilibre entre les épreuves d’aujourd’hui et les espérances de demain.


 

Extraits d'un entretien avec le réalisateur

Le concours de médecine est donc plutôt un prétexte pour parler du système éducatif ?


Contrairement à mes deux précédents films, Première année n’est pas directement un film sur l’exercice de la médecine. Ce qui m’intéresse ici, c’est la jeunesse et la façon dont le système ne fait rien pour les aider et les mettre en valeur. Je voulais raconter la violence et l’épreuve que sont ces grands concours qui déterminent toute une vie. La médecine n’est pas, ici, un prétexte mais plutôt un « contexte », une porte d’entrée qui doit permettre aux spectateurs de comprendre très vite le but des personnages. Un moyen de parler de cette « hyper compétition » dans laquelle notre époque nous oblige à vivre. On sort à peine du lycée et déjà le système des études supérieures nous met en compétition, nous classe, nous oppose. À quel moment on a fini par trouver ça normal ? Est-ce que ce système marche vraiment ? Par ce film, je voulais faire un constat et soulever ces questions.

Qu'est-ce qui oppose vos deux personnages?

 Quand vous vivez dans un milieu qui a « les codes », forcément on vous les transmet. Un père médecin, une mère universitaire, Benjamin vit dans un milieu issu du système éducatif. Inconsciemment, il possède déjà les outils pour réussir dans ce système. Je viens de ce genre de famille qu’on dit « intellectuelle », où l’idée de passer des heures à un bureau à lire, prendre des notes, c’est la norme. Ça n’a rien à voir au départ, je crois, avec la bourgeoisie ou la lutte des classes. Ça, c’est plutôt la conséquence. L’héritage culturel valorisé par le système finit par produire une hiérarchie sociale. Mais je ne voulais pas qu’on se dise simplement : « OK, c’est le riche face au pauvre ». Ce serait trop facile, trop réducteur. Non, l’opposition entre Benjamin et Antoine tient de l’héritage culturel, quelque chose de plus profond encore, de presque plus injuste. Même s’il est moins passionné qu’Antoine, Benjamin sera toujours plus valorisé que lui par le système des études supérieures parce qu’on lui a appris à « apprendre ». C’est absurde. Surtout pour la médecine. Il n’y a rien de plus concret qu’être médecin. On est face aux gens. Mais qui va-ton privilégier ? Benjamin, blasé, qui sait apprendre des livres par coeur ou Antoine, passionné et tout aussi intelligent mais qui ne rentre pas dans les cases d’un concours ?

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