Dimanche 10 février à 17h LES INVISIBLES Une comédie en hommage à ces femmes que la société a effacées
LES INVISIBLES 1h42 de Louis-Julien Petit (France) 2019
Une comédie en hommage à ces femmes que la société a effacées ....et à celles qui les accompagnent au quotidien.
SYNOPSIS
Suite à une décision municipale, l’Envol, centre d’accueil pour femmes SDF, va fermer. Il reste trois mois aux travailleuses sociales pour tenter de réinsérer les femmes dont elles s’occupent : falsifications, pistons, mensonges... Désormais, tout est permis!
Intention du réalisateur ( extraits d'un entretien avec Louis-Julien Petit , dossier de presse)
J’ai eu envie de faire un film solaire et porteur d’espoir dont le coeur serait le groupe, la cohésion et l’entraide face à l’adversité. J’ai voulu plonger le spectateur dans le milieu de la grande précarité par le biais de situations drôles et émouvantes, sans jamais éluder la réalité dramatique dont il est question, ne serait-ce que par respect pour ces femmes qui ont beaucoup d’autodérision sur leur situation, et rejettent toute idée d’apitoiement sur leur sort. Je me devais de les montrer telles que celles j’avais connues, dans la complexité de leur vérité, sans compassion particulière ni misérabilisme. Avec l’humour comme bouclier, Les Invisibles est un film de combattantes, une épopée tragi-comique dans lequel la lutte est plus importante que l’objectif quasi utopique à atteindre. Que leurs armes soient légales ou pas, leur réussite se situe dans l’action commune et dans l’aventure que ces femmes vont vivre, ensemble.
Les invisibles de la rue jouent leur propre rôle
Les femmes représentent 40% des sans domiciles fixes. On ne s’en rend pas forcément compte parce qu’elles se griment, se cachent pour se protéger de la violence de la rue, se rendant parfaitement invisibles.
Je souhaitais tourner avec des actrices non professionnelles pour les rôles de femmes SDF. Nous nous étions fixés d’en trouver une cinquantaine qui avaient connu la rue, des ex-SDF désormais « stabilisées » ou des femmes vivant en foyer d’accueil.
J’ai demandé à chaque participante de se trouver un nom d’emprunt, en choisissant celui d’une femme qu’elle admirait. Sur le tournage, nous n’avons jamais réellement su leurs vrais noms. Pour l’équipe, elles sont donc restées pendant deux mois Edith (Piaf), Brigitte (Macron), Lady Dy, Simone (Veil), Marie-Josée (Nat), Mimy (Mathy), etc... En pouvant s’abriter derrière une personnalité autre, elles ont trouvé le courage de se livrer dans toute leur vérité, en oubliant la caméra.
La finalité du film
J’ai voulu rendre hommage à ces femmes que la société a effacées et à celles qui les accompagnent au quotidien. Montrer que, malgré les revers de leur existence, elles ont eu une vie avant la rue, un métier, des compétences, et qu’elles n’ont rien perdu de leur personnalité, de leur dignité, de leurs envies, de leurs rêves...
Mais surtout, j’ai souhaité ouvrir le débat sur la réinsertion. De nombreuses initiatives existent déjà : « Les Ressourceries » qui emploient des personnes en difficulté d’insertion pour transformer des objets et leur donner ainsi une seconde vie. Il y a aussi « Le Filon » qui valorise les talents des femmes à la rue en les aidant à reprendre leur place au sein de la société. Ou encore « Les GEIQ », collectif qui regroupe des entreprises qui parient sur le potentiel de personnes en difficulté d’accès à l’emploi, en organisant des parcours d’insertion et de qualification..