Dimanche 10 mars à 17h.30 TOUT CE QU'IL ME RESTE DE LA REVOLUTION une comédie qui mêle humour, amour et utopie.
TOUT CE QUI ME RESTE DE LA REVOLUTION 1h28 de Judith Davis (France) 2019
Bande annonce
Synopsis
Angèle avait 8 ans quand s’ouvrait le premier McDonald’s de Berlin-Est… Depuis, elle se bat contre la malédiction de sa génération : être né « trop tard », à l’heure de la déprime politique mondiale.
Elle vient d’une famille de militants, mais sa mère a abandonné du jour au lendemain son combat politique, pour déménager, seule, à la campagne et sa sœur a choisi le monde de l’entreprise. Seul son père, ancien maoïste chez qui elle retourne vivre, est resté fidèle à ses idéaux. En colère, déterminée, Angèle s’applique autant à essayer de changer le monde qu’à fuir les rencontres amoureuses.
Que lui reste-t-il de la révolution, de ses transmissions, de ses rendez-vous ratés et de ses espoirs à construire? Tantôt Don Quichotte, tantôt Bridget Jones, Angèle tente de trouver un équilibre
Le film est il né du spectacle que vous avez créé en 2008 avec votre troupe l’Avantage du doute ?
Nous étions partis de la réalité de cette troupe, constituée de gens de générations et de parcours différents, et un trait s’était tiré entre l’héritage des luttes des années 60-70 et le « que faire ? » d’aujourd’hui. Le spectacle était aussi le résultat d’un méticuleux travail d’enquête pour s’échapper de l’histoire officielle et raconter une histoire plus intime. Pourtant, ayant grandi dans une famille militante, avec une vraie culture de gauche, j’étais très réticente à parler de cette époque, de 68 et de son folklore. Tout s’est libéré quand j’ai compris que je pouvais me saisir de ce ras-le-bol. À tel point qu’après le spectacle, j’ai gardé la sensation de ne pas en avoir fini avec cette histoire.
Si la question de l’engagement et du politique sous-tend tout le film, cela reste quand même, et peut-être avant tout, une comédie qui explore notre époque avec bienveillance. Vous teniez à réaliser un film drôle ?
La pulsion de départ du film est mon interrogation sur la manière dont on vit dans le monde d’aujourd’hui et sur la possibilité de se réunir pour essayer de faire des choses ensemble. Une réflexion qui peut vite devenir un peu lyrique et déprimante ! D’autant que le constat que je dresse de mon époque n’est ni complaisant ni positif. Pour pou-voir me confronter au réel de la manière la plus franche possible, j’ai ressenti le besoin de passer un pacte avec le spectateur. En passer par la comédie, c’est aussi un geste politique. Rire de ce qui nous arrive fait du bien, nous fédère. Rire ensemble, c’est déjà le début de quelque chose.