Samedi 11 mai à 20h45 LA LUTTE DES CLASSES Une comédie alerte qui aborde un sujet d’actualité sans tabou ni complexe.
LA LUTTE DES CLASSES 1h43 de Michel Leclerc (France)
SYNOPSIS
Sofia et Paul emménagent dans une petite maison de banlieue. Elle, brillante avocate d’origine magrébine, a grandi dans une cité proche.Lui, batteur punk-rock et anar dans l’âme, cultive un manque d’ambition qui force le respect! Comme tous les parents, ils veulent le meilleur pour leur fils Corentin, élève à Jean Jaurès, l’école primaire du quartier. Mais lorsque tous ses copains désertent l’école publique pour l’institution catholique Saint Benoît, Corentin se sent seul. Comment rester fidèle à l'école républicaine quand votre enfant ne veut plus y mettre les pieds? Pris en étau entre leurs valeurset leurs inquiétudes parentales, Sofia et Paul vont voir leur couple mis à rude épreuve par la «lutte des classes».
ENTRETIEN AVEC MICHEL LECLERC (réalisateur)
"Le principe de l’école publique, c’est la mixité sociale, le brassage, a fortiori dans une ville comme Bagnolet. Or, en travaillant sur ce sujet avec Baya Kasmi, qui cosigne le scénario et joue l’institutrice, on s’est aperçus que le fossé se creuse entre les «deux écoles»: l’école de «riches» et l’école de «pauvres». Cette problématique de lutte des classes en recoupe d’autres, culturelles, communautaires... On avait été frappés par une manifestation de mères de familles, du côté de Toulouse. Presquetoutes d’origine étrangère, elles réclamaient des «Blancs» dans leurs écoles. Une des phrases que j’aime bien dans les dialogues, c’est quand Paul dit «Aujourd’hui, Blanc n’est plus une couleur de peau, c’est une classe sociale»
"Dans des villes comme Bagnolet, beaucoup de gens projettent un idéal de mixité mais au fond, si on regarde dans le détail, le mélange n’a pas vraiment lieu. Des communautés se recréent, quelque soit la couleur de peau ou l’origine mais les échanges entre classes sociales sont l’exception."
"On fait un film pour essayer de démêler en soi des sentiments confus, en tout cas c’est comme ça que je fonctionne. Essayer de faire quelque chose de juste nécessite souvent de sortir du réalisme. L’important, c’est le point de vue. Le réalisme n’est pas mon souci, la justesse oui. Dans une comédie, on peut superposer des couches de complexité et laisser le spectateur se faire sa propre opinion. Et puis moi, j’ai envie de faire marrer les gens. Transformer la lourdeur en légèreté, c’est tout mon boulot."