Semaine du 8 au 12 novembre 3 films au Cinéma des Familles 3JOURS ET UNE VIE, SO LONG MY SON et PAPICHA,
VENDREDI 6 NOVEMBRE à 20H45
TROIS JOURS ET UNE VIE 2h De Nicolas Boukhrief (France)
Avec Sandrine Bonnaire, Charles Berling, Pablo Pauly
1999 - Olloy - Les Ardennes belges.
Un enfant vient de disparaître. La suspicion qui touche tour à tour plusieurs villageois porte rapidement la communauté à incandescence. Mais un événement inattendu et dévastateur va soudain venir redistribuer les cartes du destin...
"On ressort chamboulés et bluffés de ce marathon émotionnel, tenu par une mise en scène d'une redoutable efficacité et par des acteurs impeccables." Le Parisien
Adaptation du thriller de Pierre Lemaitre . Simenon, Lang, Truffaut... parrainent ce film.
DIMANCHE 10 NOVEMBRE à 16h30
SO LONG MY SON VOSTF 3h05 de Wang Xiaoshuai (Chine) 2019
Au début des années 1980, Liyun et Yaojun forment un couple heureux. Tandis que le régime vient de mettre en place la politique de l’enfant unique, un évènement tragique va bouleverser leur vie. Pendant 40 ans, alors qu’ils tentent de se reconstruire, leur destin va s’entrelacer avec celui de la Chine contemporaine
So Long My Son mêle la grande fresque historique et politique avec un puissant mélodrame familial. Était-ce fondamental pour vous de montrer l’articulation entre la vie sociale et la vie intime ?
"C’est extrêmement important pour moi parce que les deux générations antérieures à celle montrée dans le film ont vécu dans une économie planifiée, dans un système fonctionnant avec une seule idéologie, un seul mode de vie auquel ils se pliaient et qui était caractérisé par le fait de ne pas mettre en avant l’individu par rapport au collectif. Aujourd’hui, notamment chez les jeunes générations, il y a une plus grande prise de conscience de l’importance de l’épanouissement individuel, mais la réalité chinoise telle que je la perçois, c’est que ce pays ne s’est jamais complètement éloigné de la primauté du collectif sur l’individu. Malgré des inflexions comme la fin de la politique de l’enfant unique, on en est toujours là." Wang Xiaoshuai
Vous faites confiance à la capacité du spectateur pour s’orienter tout seul dans le labyrinthe spatial et temporel du film.
"Je suis bien sûr conscient que ma structure en puzzle fait passer le spectateur par des zones de flou, des moments d’incertitude, mais ces incertitudes sont levées ensuite et n’empêchent pas de ressentir les émotions au présent de chaque séquence : c’est-à-dire les souffrances des personnages, les difficultés et vicissitudes de l’existence." Wang Xiaoshuai
Les deux acteurs, remarquables, ont reçu les Prix d’interprétation à Berlin.
MARDI 12 NOVEMBRE à 20h45
PAPICHA VOSTF 1h45 de Mounia Meddour (Algérie) 2019
Alger, années 90. Nedjma, 18 ans, étudiante habitant la cité universitaire, rêve de devenir styliste. A la nuit tombée, elle se faufile à travers les mailles du grillage de la Cité avec ses meilleures amies pour rejoindre la boîte de nuit où elle vend ses créations aux "papichas", jolies jeunes filles algéroises. La situation politique et sociale du pays ne cesse de se dégrader. Refusant cette fatalité, Nedjma décide de se battre pour sa liberté en organisant un défilé de mode, bravant ainsi tous les interdits.
Papicha est-il un film autobiographique ?
"En partie. J’ai fait toute ma scolarité en Algérie, puis une année de fac de journalisme pendant laquelle j’habitais une cité universitaire très proche de celle du film. Au terme de cette année, alors que j’avais dix-sept ans, ma famille a décidé de quitter le pays. Mon père, lui-même cinéaste, avait subi des menaces, c’était le cœur de ce qu’on a appelé la « décennie noire ». Tout ce que vivent les filles dans la cité universitaire, c’était bien le quotidien d’étudiantes algéroises à la fin des années 90. Y compris le mien. Avec l’intégrisme montant, l’oppression tout autour." Mounia Meddour
Ce qu’on a appelé la « guerre civile algérienne » ou la « décennie noire » est le conflit qui a opposé le gouvernement algérien à divers groupes islamistes armés à partir de 1991. On dénombrera à son terme plus de 150 000 morts, des dizaines de milliers d’exilés, un mil-lion de personnes déplacées. Historiquement, ce conflit trouve sa source dans les difficultés économiques de la fin des années 80, liées à la chute du prix du pétrole – la principale ressource du pays.
Le film n'est pas sorti en Algérie
Une avant-première, prévue le 21 septembre à Alger, a été annulée sans explications. « Nous ne savons pas, ni moi ni le Centre algérien du développement du cinéma, coproducteur du film, pourquoi il ne sort pas en Algérie », a indiqué Belkacem Hadjadj, coproducteur algérien du film. « Peut-être parce que c’est un film sur la problématique de la femme qui montre des filles entreprenantes qui se battent et ne se laissent pas faire. Je ne sais pas », a-t-il ajouté.