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Cinéf'îles
28 août 2023

Programme du Cinéma des Familles du 1er au 17 septembre 2023

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Avec le premier film du cycle répertoire "Davis Lynch" proposé par Cinéphare le 17 septembre avec Sailor et Lula

Sailor et Lula (WILD ART HEART ) - 1990 – 2h05
avec Nicolas Cage, Laura Dern, Willem Dafoe, Diane Ladd, Isabella Rossellini, Harry Dean Stanton...
Palme d’or, Festival de Cannes 1990

Tiré d’un roman de Barry Gifford (qui, par la suite, écrira avec David Lynch Lost Highway et deux épisodes d’Hotel Room), Sailor et Lula est le film le plus sulfureux, le plus rock’n roll du maître. Sur la trame d’un conte de fée (sorcière maléfique, autre côté du miroir, pied de l’arc en ciel, gentille marraine…) Lynch livre une œuvre hystérique, extrême, qui s’embrase dès les premières images. Fracas d’une tête qu’on écrase, démembrements et rites vaudou côtoient la romance fleur bleue de deux tourtereaux qui tracent la route pour échapper à leur famille et leur passé. Road movie extrêmement classique dans le fond - Sailor et Lula n’étant qu’une énième variation sur Romeo et Juliette - le film frappe par le lyrisme qui accompagne la fuite des deux amants et c’est lorsque Lynch se laisse complètement aller à son poème d’amour fou que Sailor et Lula prend toute sa dimension.

Les scènes chocs, les personnages hauts en couleur portés par des acteurs qui visiblement s’éclatent dans l’excès (Willem Dafoe, Grace Zabriskie ou Isabella Rossellini) passent alors en second plan, comme des artefacts de l’univers immédiatement identifiable de Lynch. Bien sûr on prend un énorme plaisir à voir Nicolas Cage écraser une tête sur du marbre alors que la BO passe brutalement d’un jazz entraînant aux riffs de Slaughterhouse, ou encore à l’entendre chanter Love Me Tender après avoir mis une raclée à un jeune présomptueux. On jubile lorsque Bobby Peru (Willem Dafoe) se lance dans une étonnante scène de séduction/répulsion avec Lula. Lynch a le génie des images chocs, des confrontations violentes, des irruptions incongrues, la griserie est là mais il s’en faut de peu pour que le cinéaste ne se livre à un grand huit tournant rapidement à vide. Heureusement dans Sailor et Lula,Twin Peaks ou Mulholland Drive, Lynch se repose sur autre chose qu’il sait tout aussi bien faire : rendre palpable l’amour fou et ses dérives, donner à ressentir les lambeaux déchirés de rêves qui se heurtent à la réalité.

 

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