Lundi 7 décembre à 20 heures 45 FATIMA de Philippe Faucon
Fatima : portrait lumineux d'une femme de l'ombre
Ce film présenté à la quinzaine des réalisateurs à Cannes en mai 2015 a été réalisé par Philippe Faucon .Il s'inspire de Prière à la lune et Enfin, je peux marcher seule, deux livres de Fatima Elayoubi.
Les trois actrices principales sont: Soria Zeroual, Zita Hanrot et Kenza Noah Aïche
Deux questions au réalisateur:
"Comment avez-vous eu l’idée, et l’envie, d’adapter librement ‘‘ Prière à la lune ’’ de Fatima Elayoubi ?
Ce projet m’a été proposé par Fabienne Vonier, qui devait en être la productrice. Le livre ‘‘Prière à la lune ’’ est un petit recueil de poèmes, de pensées, de fragments écrits divers, et lorsque je l’ai lu, je me suis demandé quel film on pouvait en tirer. J’ai mieux compris l’intuition qu’avait eue Fabienne quand j’ai rencontré Fatima Elayoubi, qui est une personnalité extraordinaire.
Tout en faisant de Fatima le personnage principal, vous brossez le portrait de trois femmes de générations ou en tout cas d’âges différents et, à travers elles, vous abordez des problématiques qui leur sont propres.
Oui, car toutes trois vivent au sein d’une même cellule familiale, avec des affects forts, mais également dans des univers différents, qui établissent ou accentuent quelquefois des séparations entre elles, des ignorances l’une de l’autre, des incompréhensions. Il y a avant tout les barrières de la langue, qui sont révélatrices des différences entre les mondes dans lesquels elles évoluent séparément. Fatima ne comprend rien à la langue des études qu’a entreprises Nesrine, ni au langage de la rue qui est celui de Souad. De même, les deux jeunes filles ignorent tout de ce que leur mère écrit en arabe dans son cahier"
"Fatima" de Philippe Faucon, Bande Annonce
Philippe FAUCON & Fatima ELAYOUBI ( la "vraie" Fatima): "Le courage d'être immigrée" un entretien à TV5 monde
"Ce premier constat recouvre une hétérogénéité assez forte selon l’origine géographique. Les enfants d’immigrés originaires d’Asie du Sud-Est sont dans une situation scolaire très proche de celle des enfants de non-immigrés, avec un faible taux de sortie et une forte scolarisation en lycée général. À l’opposé, les jeunes dont les parents viennent de Turquie sont dans la situation la plus atypique: les deux tiers sont en lycée professionnel ou sortis du système éducatif et seuls 11% préparent un baccalauréat général. Les enfants d’immigrés originaires du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne sont quant à eux fortement présents dans l’enseignement professionnel et technologique: près des deux tiers y sont scolarisés.
Mais chez les jeunes d’origine maghrébine, les différences d’orientation sont très marquées entre garçons et filles: plus de la moitié de ces dernières, contre à peine plus du tiers des garçons, préparent un baccalauréat général ou technologique; elles sont aussi deux fois moins nombreuses à avoir interrompu leurs études. Ces différences d’orientation selon le sexe se retrouvent parmi les jeunes dont les parents viennent du Portugal ou d’Espagne: 40% des filles préparent un baccalauréat général en 2002, alors que les garçons suivent majoritairement un enseignement professionnel et se distinguent des autres enfants d’immigrés par un usage beaucoup plus fréquent de l’apprentissage, retenu par près du quart d’entre eux."
CAILLE Jean-Paul, « Les projets d’avenir des enfants d’immigrés », Les Immigrés en France, INSEE, 2005