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Cinéf'îles
18 janvier 2018

Lundi 22 janvier 20 heures FAUTE D'AMOUR

Andreï Zviaguintsev, réalisateur de Leviathan et de Elena signe un film sobre et bouleversant, qui lui a valu le prix du jury du 70e Festival de Cannes.

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Synopsis

Boris et Genia sont en train de divorcer. Ils se disputent sans cesse et enchaînent les visites de leur appartement en vue de le vendre. Ils préparent déjà leur avenir respectif : Boris est en  couple  avec  une  jeune  femme  enceinte  et  Genia  fréquente  un  homme  aisé  qui  est  prêt à l’épouser... Aucun des deux ne semble avoir d’intérêt pour Aliocha, leur fils de 12 ans. Jusqu’à ce qu’il disparaisse...

 

Note d'intention du réalisateur Andreï Zviaguintsev

"J’aimerais  pouvoir  rapprocher FAUTE  D’AMOUR de SCÈNES  DE  LA  VIE  CONJUGALE d’Ingmar   Bergman,   transplanté   à   une   autre   époque,  interprété  par  des  personnages  différents  :  des  citadins  dépourvus  de  toute  conscience  d’eux‑mêmes  et  de  tout  doute  :  un  couple  de  la  classe moyenne d’aujourd’hui.
Dégoûtés l’un de l’autre après plusieurs années de mariage, un homme et une femme sont en instance de divorce. Situation plutôt banale... Mais ils ont tous deux de nouveaux projets. Ils veulent tourner la page, débuter un  nouveau  chapitre  de  leurs  vies  avec  de  nouveaux  partenaires  et  des  émotions  neuves  qui  les  aideront  à  se  sentir  complets  et  pleins  de  promesses. Leur expérience passée les refroidit un peu mais ils demeurent confiants en l’avenir. Il ne leur reste plus qu’à se délester du poids qui fait barrage  à  leur  bonheur  :  leur  fils,  Aliocha,  un  étranger  qui  devient  une  poupée de chiffon qu’ils se jettent respectivement à la face.
« Je  vais  changer,  je  ne  vais  pas  répéter  les  mêmes  erreurs  qui  m’ont  amené à cette désillusion, ce sera comme une renaissance  ». Telles sont les  pensées  de  ceux  qui  reportent  sur  les  autres  leurs  propres  fiascos. Au  fond,  la  seule  chose  qu’on  peut  vraiment  changer,  c’est  soi‑même.
A partir de là, le monde pourra s’éclairer d’une lueur nouvelle et peut‑être seule une perte terrible peut nous permettre d’y parvenir. Notre ère post‑moderne est celle d’une société post‑industrielle jonchée d’un  flux  constant  d’informations  captées  par  des  individus  très  peu  concernés  par  les  autres,  qui  sont  vus  uniquement  comme  un  moyen  d’arriver  à  une  fin.  De  nos  jours,  c’est  chacun  pour  soi.  La  seule  issue  à  cette  indifférence  est  de  se  dédier  aux  autres,  même  à  de  parfaits  inconnus, comme le coordinateur bénévole des recherches qui passe la ville au peigne fin à la recherche de cet enfant disparu, sans promesse de  récompense,  comme  si  c’était  ça  le  vrai  sens  de  la  vie.  Ce  simple  travail  insuffle  du  sens  à  chacun  de  ses  gestes.  C’est  le  seul  moyen  de  lutter contre le désordre du monde et sa déshumanisation."

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Évidemment, en réalité, c’est la société russe contemporaine qui est ainsi critiquée par Andreï Zviaguintsev. Il dénonce le désengagement social de l’Etat, le retour d’une morale autoritaire et dévoyée, l’indifférence suprême de la police, et surtout le règne de l’argent-roi.

 

 

 

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