Jeudi 14 mars à 20h45 UNE INTIME CONVICTION un thriller entre doute et vérité.
UNE INTIME CONVICTION 1h50 de Antoine Raimbault (France) 2019
Depuis que Nora a assisté au procès de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, elle est persuadée de son innocence. Craignant une erreur judiciaire, elle convainc un ténor du barreau de le défendre pour son procès en appel. Alors que l’étau se resserre autour de celui que désormais tout accuse, la quête de vérité de Nora vire à l’obsession
La quête de la vérité et la force de la conviction magistralement incarnée par Marina Foïs et Olivier Gourmet.
UNE INTIME CONVICTION n’est pas un film à thèse
Fasciné par cette étrange affaire, j’ai assisté aux deux procès de Jacques Viguier. Et sur les bancs de la cour d’assises j’ai fait la connaissance des enfants de Jacques et Suzy, qui se sont construits dans cette terrible équation : « Maman a disparu et papa est accusé de l’avoir tuée. » J’ai découvert d’un coup d’un seul la justice de mon pays et le calvaire de cette famille condamnée à l’incertitude.
C’est à mon sens un des rôles du cinéma que de donner de la perspective en réinterrogeant le réel. Raconter ce procès si singulier. Montrer la justice au plus près. Donner à voir la cour d’assises aujourd’hui. En rendre la complexité et tenter d’en saisir la puissance dramatique.Le film respecte scrupuleusement ce qui s’est dit aux audiences et dans les écoutes téléphoniques. De l’affaire nous n’avons rien eu besoin d’inventer. Tout est vrai. Faute de preuve, la vérité judiciaire s’est ici essentiellement bâtie sur la rumeur et la calomnie.
Qu’il est aisé de façonner un coupable à partir de sentiments et de fantasmes. Parce que la nature a horreur du vide, que justice doit être rendue et qu’il faut un coupable, on ne peut faire autrement que de se forger une intime conviction. On se raconte une vérité qui paraît logique, rationnelle, satisfaisante et peu importe que d’autres doutent, peu importe l’absence de preuve, une fois qu’elle s’est insinuée, la conviction emporte tout. C’est précisément de cette mécanique obscure que le film traite : l’emprise de la conviction sur la raison.( note d'intention du réalisateur)